l’achillée millefeuille: maitresse du sang et compagne des femmes
Achillée millefeuille Achillea millefolium – Astéracées
Plante commune des prairies et des talus, l’achillée millefeuille accompagne l’humanité depuis des millénaires. Connue pour ses multiples vertus médicinales, elle est aussi entourée de mythes et de symboles, de la guerre de Troie aux pratiques divinatoires chinoises.
Description botanique
L’achillée millefeuille est une plante vivace facilement reconnaissable à son feuillage finement découpé presque plumeux qui lui a valu le nom de « millefeuille ». Ses tiges dressées, généralement hautes de 30 à 80 cm, portent à leur sommet des capitules semblables à des petites fleurs blanches ou rosées regroupées en corymbes souvent confondues avec des ombelles. Elle dégage une odeur aromatique caractéristique lorsqu’on froisse ses feuilles. Très rustique, l’achillée pousse spontanément dans les prairies, les chemins et les terrains secs, s’étendant rapidement grâce à ses stolons souterrains. Sa floraison s’étale de mai à octobre et attire de nombreux insectes pollinisateurs, ce qui en fait une plante aussi esthétique qu’utile au jardin.
Usages médicinaux
L’achillée est considérée comme une plante majeure de la sphère digestive, circulatoire et féminine.
- Digestif : tonique amer, stimule l’appétit, soutient la digestion, réduit les ballonnements.
- Circulatoire : plante hémostatique traditionnelle, elle aide à réduire les saignements (coupures, saignements de nez) et soutient la circulation veineuse.
- Soutien du foie: par l’amélioration de la circulation sanguine , elle aide à le décongestionner
- Féminin : réputée régulatrice des cycles menstruels, elle apaise les règles douloureuses et les ménorragies et favorise un retour à l’équilibre hormonal.
- Régule les fièvres: par son action diaphorétique ( aide à la transpiration)
- Anti-inflammatoire et cicatrisante : utilisée en infusion, teinture ou cataplasme pour accompagner la guérison des plaies.
Précautions: l’achilée est déconseillée pendant la grossesse ( tonique utérine) et en cas d’allergie aux astéracées
A noter que plus la plante est aromatique plus elle est efficace. L’achillée qui pousse dans des conditions de secheresse aura des chances d’être plus d’être concentrée. Il semblerait également que les coloris rouge ou rose, si tant est qu’ils soient bien aromatiques possèdent aussi des vertus similaires
Symbolique et ethnobotanique
Plante de courage, l’Achillée porte en son nom la mémoire du héros grec Achille, qui, selon la légende, soignait les blessures de ses compagnons pendant la guerre de troie. D’après la mythologie grecque, c’est le centaure Chiron, qui lui en aurait enseignait l’utilisation. Cette histoire lui vaut depuis l’Antiquité le surnom d’« herbe aux militaires », et souligne son lien intime avec la guérison et la cicatrisation. Son goût, à la fois amer et aromatique, parle de fermeté et de clarté, comme si elle rappelait à l’humain la nécessité de se tenir debout.
L’achillée fut aussi longtemps protectrice des foyers, suspendue aux portes pour éloigner les mauvais esprits, glissée sous l’oreiller pour révéler en rêve le visage de l’être aimé. Elle se liait aux rituels du solstice, mêlée aux bouquets de la Saint-Jean qui gardaient la maison tout au long de l’année.
En Chine, les tiges séchées d’une autre achillée, cousine lointaine, servaient de baguettes pour consulter le Yi King, le célèbre Livre des Mutations. L’achillée y symbolisait la médiation entre le Ciel et la Terre, offrant un support concret à la pratique divinatoire. On a cru ici en Europe, qu’il s’agissait de la même espèce . Mais notre achillée millefeuille n’a pas ce rôle divinatoire. Elle garde une aura mystérieuse associé à la guérison des blessures.
Jardin et cueillette
L’achillée est une compagne fidèle au jardin. Facile à cultiver, résistante à la sécheresse, il sera parfois nécessaire de la contenir car elle aime bien s’étaler!
- Culture : rustique et facile, elle aime le plein soleil et les sols drainés, même pauvres.
- Multiplication : surtout par division de touffe, se ressème spontanément.
- Entretien : presque nul, si ce n’est couper les tiges sèches en fin de saison.
- Cueillette : on récolte les sommités fleuries en début de floraison, par temps sec, pour les faire sécher rapidement à l’ombre